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Bateau. Tests huile de tung sur mobilier de jardin

septembre 2021. Suite des boiseries extérieures du bateau. Je m'exerce sur des chaises de jardin restées à l'abandon de longues années.

On avait choisi de laisser les meubles en teck sans protection. Ce qui est un choix, mais alors il faudrait quand même les nettoyer de temps en temps, m'dame. Ici, je voudrais les huiler pour l'année qui vient. Parce que. Cela me forcera à ponçouiller l'année prochaine et rehuiler, ce qui n'est pas dramatique. Si je change d'avis, je laisse l'huile mourir de sa belle mort et on revient au gris. Juste?

J'ai choisi de tester ici avec de l'huile de tung en saturation sans pigment, mais sur le bateau j'inclurai dans la recette un pigment genre terre de Cassel ou terre d'ocre.

Tung: j'ai commandé 5 litres chez https://sol-eco-huile.fr/boutique-2/ (voir page précédente). Guillaume, le patron, est de très bon conseil par téléphone. Il me déconseille le siccatif, pour ne pas perturber l'oxydation en profondeur. Il conseille 3 à 4 couches très fines, pour l'extérieur. Le point d'autollumage est plus haut que celui du lin, pas de souci avec les torchons imbibés (avec le lin: je les garde à l'extérieur, bien étendus). La tung est plus hydrofuge que le lin et n'attire pas les moisissures.

 

La tung est plus souple que le lin, ce qui m'arrange sur un bateau... Elle voyage, certes, mais vu que j'achète tout le reste en local, ça compense. On fait de 7 à 9m2 par litre. Les retouches sont très faciles: un petit coup de papier de verre, rehuiler et c'est fini; et pas d'auréole

Guillaume m'a déconseillé d'acheter ses teintes à l'eau (source britannique) pour l'usage extérieur bateau que je veux en faire.

Frotté une planche, pour voir, au savon de Marseille (un chlouc de liquide dans de l'eau chaude). Deuxième passe, j'ai ajouté des cristaux de soude: c'est plus efficace.

NB. Pas top top pour ce qui ruisselle dans le jardin, la terre n'aime pas trop les excès alcalins, mais comme après je balance de l'acide...


 

Sans insister: je fais toute l'assise. Je frottouille le mélange (chaud), je laisse agir 10 minutes, je brosse à la brosse à ongles. Je termine dans les interspaces au petit couteau.

 

J'ai rincé abondamment. Je passe au pinceau de l'acide oxalique dilué dans l'eau chaude. Repos 10 minutes. Je frotte et je rince. Impressionnant, non?

Acide oxalique = sels d'oseille, j'en ai acheté au Brico du coin.


 

Encore plus impressionnant quand c'est sec! J'ai entretemps pigé le défaut, en lisant le blog de Guillaume: en ponçant, j'ouvre la porte aux bactéries grisaillantes de la prochaine saison. Raison de plus pour huiler.


 


Le principe d'huilage: je lève les fibres à l'eau, je ponce, j'huile, j'essuie, je reponce etc

Fibres: c'est fait grâce au traitement que je viens de faire

Interspaces: poncés à la main

Terminé à la brosse douce "époussette".

 

Je ne m'acharne pas sur les petits recoins, c'est pas pour revendre, madame, c'est pour utiliser.

 

Dilué le tung avec térébenthine (1/4 litre acheté à la droguerie Le lion il y a 15 ans...). J'ai mis plus que les 10-20% suggéré par eco-sol-bio, car le tung est devenu quasi de la stand olie.

Appliqué au pinceau, mais je préfère au chiffon. Le pinceau reste utile pour les interstices. Dans 1/2 heure, j'essuierai le surplus et je laisserai sécher à l'extérieur, protégé de la pluie, pendant 24 heures. Je verrai alors s'il faut une deuxième couche. Le final sera sec en surface en 7 jours mais je ne suis pas pressée.

Si on regarde bien la photo, on voit les petites saletés qui étaient restées dans les rainures et que je n'ai pas retirées à l'époussette. elles partiront au ressuyage. Nexteu taimeu: j'aspire après l'époussette.

Le résultat final après 2h (ressuyage à minute 30). Je laisse encore sécher une nuit.

Hier, j'ai fabriqué un peu d'huile dure en mélangeant de la cire de colophane et d'abeille fondues avec de l'huile de tung et de la térébenthine (cire d'abeilles de mon copain apiculteur en Ardennes, non blanchie au soleil mais peu importe vu la destination). Tung provenant de ce vieux stock 2005 de la droguerie Le lion.

Proportions: 1.5g colo 1.5 cire abeille 1,5 cs de tung 1 cs de térébenthine. Théoriquement, en peinture à l'huile on ne dépasse pas 5% de cire versus huile, mais ici hein bon.

Ajouté pour un tiers du volume: 0.5 g oxyde de fer rouge (espoir d'un effet acajou), pour un tiers: 0.5 OFR et 'ocre jaune (espoir effet plus orangé, pour un tiers: rien. Pas mis de siccatif.

J'ai appliqué trois couches fines à 30 minutes d'intervalle, sur bois poncé mais pas prémouillé.

Le lendemain, test de la goutte: après 30 minutes, ça me semble bien imperméable. Ce test suffit-il?

Pour le final, j'hésite à employer l'ocre jaune ou les oxydes de fer, car ils perturberaient la siccativité. J'ai revu mes notes de 2000 et retrouvé un site miroir de Dotapea, site excellent mais qui avait disparu. Sur https://cbonvin.fr/sites/www.dotapea.com/siccatifs.html, je lis: "Le rôle d'un siccatif est d'apporter de l'oxygène à la peinture à l'huile pour accélérer la polymérisation, qui donne lieu par siccativation au durcissement de la couche picturale. La plupart des agents susceptibles de véhiculer l'oxygène au coeur de la pâte sont des métaux lourds oxydés (ce qui explique que cette page soit couverte de panneaux avertissant sur la toxicité). Certains métaux très affectueux comme le fer refusent farouchement de laisser partir l'oxygène tandis que d'autres, comme le cobalt ou le manganèse, ont tendance à lâcher prise bien trop rapidement."

Parmi mes pigments, si je me rappelle bien, ceux qui contiennent du fer: ocre jaune, ocre rouge, terre de sienne, terre brûlée, terre d'ombre (avec manganèse, siccatif) - qui de "terre pourrie" (nom reçu par ma copine, je ne sais la source mais il se comporte comme une terre très grisante, superbe).

J'ai testé après 3 jours d'application une goutte de café, que j'ai laissé traîner pendant 20 minutes sur plusieurs échantillons.

D'habitude, on la nettoye plus vite. Aucune marque sur le bois passé à l'huile dure ou même le bois passé au tung seul il y a 3 jours. En revanche, sur une application de tung fraîche (1h), la tache se devine, càd que l'huile semble disparue à cet endroit. Normal, mais il fallait que je teste.

Je continue mes tests sur des lamelles de bois (des stores clairs que j'ai trouvés sur la rue). En autre: peindre au reste de vin de noix (càd le magma de noix qui reste après macération, on ne jette rien ici). J'ai aussi testé du tung saupoudré d'ocre jaune puis brossé, ça donne un fond uni et non un effet brossé.

Pinceaux. J'ôte l'excès d'huile au chiffon. Je nettoye mes pinceaux en les frottant sur un bloc de savon de Marseille, ça émulsionne et les prélave bien. Je les rince, puis je les garde dans un bocal d'huile. Si je ne les utilise pas pendant plusieurs semaines, je les nettoye à nouveau au savon de marseille et puis à peine à peine au white spirit. Je ne les lave jamais à la térébenthine, ils ne sont pas vraiment propres alors.

Chiffons. Je les garde dans un bocal fermé, ou dehors, bien ouverts le temps que l'huile sèche.

J'adore le shellac, sa texture, son odeur, son application. J'en ai encore pas mal en flocons (flakes) au grenier, je les diluerai à l'éthanol. Quand le tung sera mûr et bien oxydé, je testerai du shellac en surface pour un côté plus résistant.

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