Tiny house. Isolation froid & eau - ponts thermiques - aération
février 2021. Il faut que la micro-maison mobile soit bien isolée et que cet isolant soit étanche à l’humidité, que celle-ci provienne de l’extérieur (pluie, neige …) ou de l’intérieur (vapeurs naturelles d’une vie en maison).
à ce que j’ai compris, tous les (auto-)constructeurs insèrent un pare-pluie extérieur entre le bardage et l’ossature, membrane qui laisse passer l’air mais freine l’eau, comme son nom l’indique bien.
Certains, comme Jean-Daniel Blanchet de Bois d’Ici, mettent en œuvre en outre des panneaux de bois compressé, sans colle qui font office d’étanchéité et d’isolation supplémentaire, ce qui permet de supprimer tous les ponts thermiques, selon eux. Si j’ai bien pigé.
Rappel de la structure en image, vue depuis l’extérieur :
On voit la structure des murs en tiny, chez Bois d’ici, en vidéo , seconde 51 de https://youtu.be/QW70ZOzHgLU?t=51
Vous êtes comme moi et vous voulez comprendre les bases de l’isolation ? Comment choisir le meilleur isolant ? Faut-il d’ailleurs s’isoler comme dans des boites de tupperware ? Qu’est ce que le déphasage thermique ? Que représentent les coefficients x y z ? Une seule adresse : Papy Claude !
-> https://www.papyclaude.fr, le site de Claude Lefrançois, un vieux de la vieille du bâtiment sain et de l’isolation. Ce site est très instructif par ses articles mais aussi par les commentaires et réponses dudit Claude.
Ou sa chaîne YT, par exemple « Critères de sélection d'un isolant, version longue » -> https://www.youtube.com/watch?v=kNOJPq7e5wU
ou « Le déphasage thermique, c'est quoi ? » -> https://www.youtube.com/watch?v=A_Xc2qeaNig .
Des dizaines de vidéos très informatives, pour qui veut apprendre.
Sa présentation : « Dans le bâtiment, par passion, depuis presque 40 ans, Ancien charpentier, ancien artisan, ancien constructeur de Maisons à Ossature Bois, ancien maitre d'œuvre, Ancien et encore formateur à l'isolation bio-sourcée, • Titulaire d'un brevet de construction de MOB en kit, Conférencier dans plusieurs domaines liés à l'éco-construction, l'éco-isolation, Youtubeur via des vidéos sur, dans un premier temps, l'isolation et l'efficacité énergétique et, parce qu'il faut aller plus loin, futurement, plus largement, le bâtiment responsable et pertinent, Initiateur et administrateur d'un groupe sur Facebook : Rénovation pertinente » . Pour ceux qui souhaiteraient plus d'informations : www.papyclaude.fr »
J’aime son approche car il allie le bon sens paysan avec la technicité d’un homme de métier qui bénéficie de plus de 40 ans d’expérience sur le terrain. J’aime qu’il replace toujours les questions en contexte et que, comme moi, il s’irrite un peu des normes restrictives et générales, ce qui est une absurdité vu la variété des cas de figure. J’aime qu’il ne se fige pas sur l’isolation en soi, mais sur le résultat : « le confort des habitants » et la durabilité des matériaux, car l’on ne veut pas que l’un et l’autre pourrissent n’est-ce pas ? Bref, j’aime !
Question à poser au fabricant : comment prévoit-il d’évacuer la chaleur accumulée (et gardée !) par la structure bois ? Quel isolant privilégie-t-il et où ?
Isolants
Je vois que certains intègrent de la laine de mouton ou du liège au plancher, du biofib sur les murs et du panneau de fibre de bois au plafond. Pourquoi ? J’imagine que, vu que la chaleur monte, l’isolation du plafond doit être différente.
Par exemple https://tinyhouse.asso-entropie.fr/acheter-tiny-house/ cite : « Isolation : 8 cm de laine de bois dans les murs, 12 cm de laine de bois dans le toit et 8 cm de liège en vrac dans le plancher. »
Le must actuel semble être le Biofib’ Trio, un isolant thermo-acoustique naturel, constitué de chanvre, de lin et de coton. Mais mes kilomètres au compteur me rendent prudente : n’est-ce pas à nouveau une mode ?
La ouate de cellulose, à projeter, semble le favori de mon cher Papy Claude (https://www.build-green.fr/la-ouate-de-cellulose-un-isolant-pertinent/).
En tiny house, on ne choisit pas l’isolant pour ses capacités intrinsèques, mais on le choisit selon son poids. Biofib ouate, par exemple, pèse 45kg/m³, Biofib Trio 30kg/m3. Idéalement j’aurais préféré tout en laine de mouton, par éthique locale et pour être cohérent avec ma passion de la fibre noble. Pourquoi plus personne ne l’utilise ? Encore une question !
Le moins lourd parmi les isolants végétaux qui ne se tassent pas à l’usage et au transport me paraît être la ouate de cellulose, à 24kg/m3. Juste ?
Si on veut vraiment faire un boulot individuel de recherche (mode autoconstructeur), on découvrira ce qu’est le coefficient de conductivité thermique Lambda (λ) : plus il est faible, plus le matériau est isolant. On en déduit la résistance thermique R, que l’on obtient en divisant l’épaisseur d’un matériau (en mètre) par son lambda.
Il faut que l’isolant ait une bonne capacité hygroscopique, qu’il puisse absorber le surplus de vapeur d’eau quand l’air est trop humide et à la restituer lorsqu’il s’assèche. Il doit être résistant au feu et, si incendie il y a, ne pas produire de gaz toxiques. Il ne doit pas se tasser pendant le transport.
On apprendra aussi ce qu’est « le point de rosée » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Point_de_ros%C3%A9e: température et épaisseur de l’isolant auxquelles la vapeur d'eau contenue dans l'air se condense sur les surfaces, par effet de saturation) ou la diffusivité et l’effusivité d’un matériau (https://www.build-green.fr/confort-thermique-diffusivite-effusivite-les-grandes-oubliees/: « “L’effusivité caractérise la sensation de chaud ou de froid que donne un matériau. Si la valeur d’effusivité est élevée, le matériau absorbe rapidement beaucoup d’énergie sans se réchauffer notablement en surface (métal, pierre, faïence…). A l’inverse une valeur d’effusivité faible indique que le matériau se réchauffe rapidement en surface en absorbant peu de chaleur (isolant, bois…).”.
Et enfin, parmi d’autres paramètres (la liste n’est pas exhaustive), on évalue le critère utile en été, par grandes chaleurs : son taux de déphasage (la durée entre le moment où la température est la plus élevée à l’extérieur et celui où elle est la plus élevée à l’intérieur), qu’on préfère autour des 10 heures. La chaleur maximale à 14h sera transférée dans l’habitat à minuit, réchauffant l’habitacle, si j’ai bien compris.
Un dossier dense à étudier !
Voir les tableaux existants comme le comparatif collaboratif ici : Tableau comparatif des matériaux isolants thermiques https://socialcompare.com/fr/comparison/tableau-comparatif-pour-l-isolation-thermique-d-un-logement-ou-sa-renovation
Il y manque hélas la plupart des poids/m3.
Un fabricant m’a conseillé pour la tiny l’isolant appelée icynène, à projeter, parce qu’il est très léger (7kg/m3). Il est présenté par le fabricant comme une solution saine et naturelle, plus vert que vert. Parce qu’initialement fabriqué à partir d’huile de ricin ? Ma parole, on rejoue un épisode de « Green washing : le retour » ! Ma copine architecte reconnaît que l’on doit porter une confiance aveugle aux dires du fabricant, puisque le processus est un secret.
On se retrouve dans le schéma des « arômes naturels » en industrie alimentaire : ce n’est pas parce qu’un produit est issu des fraises, que l’on a extrudées à haute pression, condensées, déshabillées de leurs ingrédients naturels, que le résultat est « naturel ». Le terme « arôme naturel » est une fiction. Plus rien à voir avec le produit de base, chimiqué et torturé de telle sorte qu’il devienne une substance chimique inerte.
J’ai été heureuse de trouver l’analyse de ce produit, par Claude Lefrançois : « Icynène : quel avis sur l’isolation en mousse projetée ? » -> https://www.build-green.fr/quel-avis-sur-lisolation-en-mousse-projetee-icynene/.
En gros et en travers, c’est l’équivalent d’une mousse de polyuréthane, dont, dans sa forme H2 Foam Lite en tout cas, les valeurs d’isolation sont bien pauvres (un lambda reconnu de 0,044 selon l’agrément CSTB).
Ouf ! J’ai trouvé cette info avant de me ruer dans ces croyances. Pour le vivre sur le petit bateau, isolé avec ce type de mousse dans les années ‘70, je vois bien que ce matériau empêche la migration de vapeur d’eau et favorise des zones humides et des moisissures.